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- Écrit par Sébastien Pillias
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Le psycho-drame médiatico-politique de la grève des contrôleurs à Noël à peine refermé, on enchaîne avec celui des médecins libéraux ... (avec eux, on ne parlera pas de prise d'otages des patients / clients).
Les journalistes auront passé rapidement sur l'essence de ces mouvements de contestation qui en réalité sont nés de la coalition sur les réseaux sociaux de revendications individuelles hétéroclites. La défiance de ces personnes envers le gouvernement n'a d'égale que celle qu'ils ont à l'égard de leurs représentants légitimes dans les syndicats, et c'est tout là le sujet qui doit nous préoccuper. D'autant plus, que, sous la présidence d'Emmanuel Macron, les gouvernements successifs ont clairement écarté les corps intermédiaires dans toutes les réformes dans lesquels ils étaient concernés ; travail, chômage, retraites, ... et pas seulement les syndicats de salariés, mais aussi les élus locaux dans les réformes tel que celle de la taxe d'habitation.
La leçon des gilets jaunes n'aura servie à rien, et malgré l'engagement la main sur le coeur de changé de méthode pour ce nouveau quinquenat, le président n'a tenu compte d'aucun avertissement sur la colère sociale qui couvait dans la société. Il multipliera les chèques ; carburants, énergie, ... pour faire face à l'inflation sans plus de concertation. On passera sur le budget de la sécurité social voté à coup de 49.3, cet article bien pratique, qui permet au gouvernement d'enjamber le parlement quand la majorité relative ne lui permet pas d'obtenir une validation de ces décisions par ses propres députés.
Les ordonnances travail ont tué le dialogue social, et si dans les entreprises on s'est organisé pour le faire plus ou moins vivre, on notera que l'état n'est pas au niveau de ce qu'une grande démocratie - pire celle qui en a jeté les bases au XVIIIème siècle - en matière de choix qui vise l'intérêt général.
On peut le dire désormais que ces contestations qui s'agrègent sur les réseaux sociaux en dehors de toute légitimité démocratique marquent finalement le triomphe du libéralisme, qui préfère répondre aux revendications (fussent-elles entendables) d'un groupe aux intérêts personnels convergents qu'à des représentants ayant obtenu une majorité de suffrage lors des élections professionnelles. Comme l'a dit un jour cyniquement Warren Buffet : "La lutte des classes existe et c'est la mienne qui a gagné !". Certes, les syndicats doivent s'interroger et se remettre en question (ce qu'ils font au passage) sur la manière dont ils portent la parole des salariés et agents publics, mais il faut bien en convenir, la menace, l'invective et la violence semble souvent plus impressioner nos dirigeants et payer que les propositions construites et négocier entre partenaires sociaux.
Pour autant, et prenez le comme un avertissement, les millions de gouttes d'eau portées dans le bec des colibris n'éteindront pas l'incendie de la colère sociale !
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Le nouveau ministre de l'Éducation Nationale a beau répéter qu'il y aura un enseignant dans chaque classe à la rentrée, les syndicats enseignants et associations de parents d'élèves restent dubitatifs et inquiets sur la situation !
Après sa promesse de "choc d'attractivité", le ministre NDaye s'est engagé à augmenter les salaires en 2023 avec une part qui pourra être conditionnée à de nouvelles tâches. Dans un second temps, durant l'été, il a indiqué vouloir recruter des enseignants n'ayant pas un BAC +5 - ce qui pourrait intérrogé sur leur niveau de rémunérartion ?
Mais il ne suffira pas de revaloriser les salaires pour produire "un choc d'attractivité", il faudra réconcilier l'ensemble de la population avec ses enseignants et en particulier les parents d'élèves.
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Désindustrialisation, incapable de fabriquer des médicaments de base antibiotiques, paracétamol et pire l'insuline voir certains médicaments anti-rejets sans parler des masques !
Pour autant, on a depuis 30 ans cessé de formé des professionnels pour faire tourner les usines de production, dénigré ces métiers, ...
On ferme, et continue de fermer les formations techniques au profit (ou même pas) des services ou au mieux en les réduisants à des rapides aquisitions de capacités pour être opérationnel rapidement.
La formation initiale n'a pas seulement comme enjeu de former des professionniels capables de s'adapter aux changements technologiques
Pourquoi les lycées techniques et professionnels sont stratégiques dans les enjeux de notre époque ?
Ces établissements permettent de préparer les jeunes à des métiers indispensables tant pour la capacité à notre industrie à avoir des professionnels opérationnels mais capables de s'adapter aux évolutions technologiques.
La réindustrialisation ne doit pas tant viser un objectif de souveraineté mais se prémunir de tous aléas géopolitique et surtout en avant tout être en mesure de répondre aux besoins au plus proche de celles et ceux qui doivent les consommer. Les enjeux de transition écologique ...
Il ne s'agit pas de fustiger l'apprentissage, mais les établissements scolaires permettent de former des citoyens dans un monde où la défiance à l'égard des principes démocratiques est de plus en plus violente. D'autant plus, que les élèves des lycées professionnels sont souvent en désérance scolaire et ne choisissent leur formation pour beaucoup que par défaut. On sait le rôle que ces établissements jouent pour raccrocher les enfants à l'école, au savoir, à la culture, ...
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Après la polémique sur les Uber files et la complaisance de Macron vis à vis de l'entreprise américaine, on est passé une fois de plus à côté du débat nécessaire sur le nouveau rapport à l'emploi qu'ont les travailleurs et le contrat social qui devra être négocié avec les syndicats.
S'il est clair que l'indépendance des travailleurs de ces plateformes de services en ligne est toute relative, la justice a requalifié en France et à l'étranger la relation entretenue entre les entreprises numériques et plusieurs chauffeurs - livreurs en contrat de travail salarié, on ne peut pourtant pas occulter l'aspiration des générations y & z à vouloir organiser de manière plus autonome ses activités professionnelles, familiales et de loisirs comme bon lui semble. Plus encore, la crise sanitaire a accentuer l'aspiration des jeunes et moins jeunes cadres ou administratifs à télétravailler pour articuler sa vie professionnelle et personnelle.
La crise des recrutements, et comme le signale depuis plusieurs mois maintenant (pour ne pas dire quelques années) les responsables des ressources humaines, montrent sans détour que nous avons tourner la page de l'emploi stable, CDI, et attacher à une seule et même entreprise tout au long de sa carrière. Un indice qui devrait alerter les managers sur le changement de paradigme quand au lien de suboordination des salariés et l'organisation encore très, trop, hiérarchique des entreprises (y compris les plateformes tel que Uber).
Mais voilà, le plus jeune président qui ai été élu en France a un train de retard. En réformant, une fois de plus, le lycée professionnel et s'acharnant à vouloir faire de l'apprentissage LA solution magique de l'emploi des jeunes s'obstine dans une vision passéiste de leur avenir professionnel. Car il faut le rappeler, l'apprentissage se développe plus que jamais pour les étudiants du supérieur mais n'a pas démontré son efficacité pour les jeunes des niveaux 3 (CAP) et 4 (BAC PRO).
Tout d'abord, en subventionnant massivement l'apprentissage sans réelle contrepartie de formation, et il incite les entreprises à multiplier l'embauche d'apprentis sans réelle garantie de maintien d'un haut niveau d'emploi à long terme. Ce sont souvent ces mêmes entrepreneurs, n'ayant ni la culture pour s'investir dans la formation ni la culture du dialogue sociale, qui se plaignent de ne pas trouver de main d'oeuvre qualifié, d'avoir des salariés "infidèles" ou exigeant à juste titre de meilleurs conditions salariales !
Ensuite, les réformes successives de la formation professionnelle ont réduit la part d'enseignement général pourtant plus que jamais nécessaire dans le monde complexe dans lequel nous vivons, incontournable pour ne pas céder aux politiques populistes et gourous anti-tout, à commencer par la science. Plus étonnant encore, la part d'enseignement professionnel qui devrait permettre à chacune et chacun de s'adapter aux mutations technologiques et métiers de demain a été elle aussi rognée pour laisser une part plus importante à la formation en milieu professionnel au sein des entreprises qui n'ont pas de sérieux objectifs à atteindre dans l'acquisition des compétences du jeune accueilli !
Non, il faut, selon la logique très libérale de notre chef d'état et son gouvernement, des jeunes "prêt à l'emploi" (au sens propre comme au sens figuré) pour servir immédiatement "le grand capital" comme dirait mes amis marxistes. Une vision très courtermiste de l'avenir pour la jeunesse qui devra pourtant assumer la transition écologique du monde et bâtir un nouveau contrat "de protection" sociale pour assurer la survie et la cohésion de la civilisation contemporaine. Car on ne peut pas s'émouvoir d'un côté d'avoir des personnes de plus en plus retranchées dans leur indiviualité et enfermées dans un certain communautarisme, tout en persistant à rendre notre jeunesse docile et serviable aux injonctions de la société de consommation !
Mais pour cela, le gouvernement d'Élisabeth Borne s'apprête à conditionner le droit au chômage au marché de l'emploi, et ainsi, comme pendant la crise saniataire, assouplir les conditions quand le marché de l'emploi est tendu mais durcir les modalités de versement de l'allocation quand, comme actuellement, il y a beaucoup d'emplois à pourvoir ! Si la majorité au parlement est relative, les députés Renaissance peuvent être assurer que la droite se raliera sans difficulter à ce projet très conservateur en se passant, malgré le changement de méthode, d'une négociation sérieuse avec les partenaires sociaux qui ont d'ores et déjà, et à juste titre, rejetés la proposition !
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Il fût une époque où dans les cours de récréation le héros signait son nom d'un "Z". Mais qui dans la génération "Z" se souvient de Zorro ? Il faisait rêver les enfants qui voulaient sauver le monde ... Certains, plus jeunes, se rappeleront même d'un autre héros de manga venu du pays du soleil levant ; Dragon Ball lui aussi "Z".
La génération "Z" adolescente et jeune adulte commence à faire trembler les anciennes générations "X", "Y" et manifestent même contre celle des baby-boomers, qui ne sont rien de moins que leurs grands parents, qu'elle accuse d'avoir épuisé la planète pour leur simple plaisir leur laissant une dette écologique et économique sans précédent !
Une génération né avec les nouvelles technologies qui ne connaît le monde au travers de deux prismes ; réel & virtuel. En octobre dernier, Mark Zuckerberg (et oui, encore un "Z" parmi nous) annonçait le développement d'un nouvel espace virtuel le metavers où chacun d'entre nous pourrait créer un avatar, rencontrer d'autre personnage virtuel et commercer avec eux sur le modèle déjà connu de l'univers de "second life". Une vision du monde où nos rapports sociaux à plus ou moins long terme se confonderaient dans un entre deux réel et numérique, avec bien entendu une arrière pensée toute sauf altruiste.
Si tout le monde a vu dans les nouvelles technologies un formidable vecteur de croissance économique, souvent des bulles spéculatives, personne n'a vraiment voulu voir l'influence que les fameux GAFAM avaient sur nos vies. Une influence qui depuis l'émergence des réseaux sociaux, vire au contrôle plus ou moins assisté de nos démocraties tout en échappant aux gouvernement et pire encore aux citoyens.
Toujours connectés, et pourtant si seuls devant nos écrans, les géants du numérique ont créé une génération de zombies narcissiques qui discutent en permanence avec leurs semblables, mais justement qu'avec ceux qui leurs ressemblent. Frustrés et impatients, nous ne parvenons plus à créer un collectif autour de valeurs et d'idées qui se débattent sans fin autour d'un verre et jusqu'au bout de la nuit.
Cet état d'esprit, a sans aucun doute et en parti, permis de faire émergé une génération de réactionnaires qui voudraient nous ramener à une époque, que même les baby-boomers (encore eux) n'ont pas connu. Celle qu'un certain ex-journaliste et désormais candidat à l'élection présidentielle, Éric Zemmour, nommé "Z" ou plus grossièrement "Zob" sur les réseaux sociaux (on y revient aussi).
Définitivement, on espère que cette vision conservatrice, passéiste et raciste du monde et que d'aucun appel souverainiste restera là d'où elle n'aura jamais du sortir ; dans les poubelles de l'histoire ! Mais n'oublions pas que celui qui il y a encore quelques semaines pensaient avoir crevé le plafond de verre de l'extrême droite dans les sondages, admirait celui qui s'est pour toujours mis au banc des nations, le président de la fédération de Russie : Vladimir Poutine.
Ce dernier, a déclenchée le 24 février 2022 une campagne militaire, envahissant l'Ukraine avec des chars et des engins militaires russes reconnaissables par un "Z" peint sur leur carlingue. Une invasion qui nous rappelle les terribles heures de la seconde guerre mondiale et de la guerre improprement dite "froide" qui s'en est suivie divisant le monde en deux blocs ; Est & Ouest. La paix que les capitalistes nous avaient vendu avec les biens de consommation que la mondialisation dite "heureuse" avait promis de maintenir ad vitam aeternam est donc fragile !
On terminera donc par un dernier héros, qui peut lui aussi se signer par un "Z", Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, hier acteur fantasque, aujourd'hui vrai sauveur de l'idéal du monde moderne et démocratique.
La génération "Z" qui défile dans de grandes marches pour le climat dans toutes les grandes villes de la planète devra donc choisir (ou pas) entre un retour vers un monde plus sobre mais pas passéiste, et un monde d'illusions où chacun s'enferme dans une communauté aux intérêts parfois contradictoires. À moins, et faisons leur confiance, qu'ils choisissent de construire un monde où le réseau internet leur permettent des interactions avec leurs semblables de cultures et de pensées différentes mais qui ont la même conscience de la nécessité impérative de préserver, pour ne pas dire sauver, la planète !